Vous vous demandez comment l’Homme fait pour se nourrir sur Mars, cette planète rouge, froide et poussiéreuse ? Eh bien, il ne se contente pas de manger des barres énergétiques ou des pilules vitaminées, non, il a aussi des légumes et des fruits, qu’il cultive avec beaucoup d’ingéniosité et de patience. Mais comment fait-il, me direz-vous ? Il faut dire que ce n’est pas facile, car le sol, le climat et la gravité ne sont pas du tout adaptés à la vie végétale. Voici donc quelques astuces que les colons martiens ont trouvées pour faire verdir leur assiette.
Le sol martien, c’est de la poussière. Pas de la bonne terre bien grasse, non, de la poussière sèche, stérile et toxique. Il faut dire que le sol martien est composé de cailloux, de sable et de sel, avec un peu de métal et de soufre. Il n’y a pas de vers de terre, de bactéries ou de champignons pour le rendre fertile. Il y a même du perchlorate, un produit chimique qui empêche les plantes de respirer et qui peut rendre les humains malades. Alors, pour rendre le sol martien cultivable, il faut le mélanger avec du compost, du fumier ou des algues, qu’on récupère des déchets organiques ou qu’on fait pousser dans des bassins. Il faut aussi lui ajouter des engrais, comme de l’urine, du nitrate d’ammonium ou du superphosphate, qu’on fabrique à partir de l’air ou qu’on importe de la Terre. Et il faut le débarrasser du perchlorate, en le chauffant ou en le traitant avec des bactéries qui le mangent.
Le climat martien, c’est de la folie. Pas de printemps, d’été, d’automne ou d’hiver, non, des saisons qui durent des mois, avec des températures qui varient de 20°C le jour à -140°C la nuit. Pas d’air, ou presque, juste une fine couche de gaz carbonique, qui ne laisse pas passer la lumière du soleil. Pas de pluie, ni de neige, ni de rosée, juste du vent, qui soulève des tempêtes de poussière qui durent des semaines. Alors, pour protéger les plantes du froid, du vent, de la poussière et des rayons cosmiques, il faut les cultiver sous des serres, qui sont comme des bulles de plastique gonflées à l’hélium. Les serres sont chauffées, éclairées et humidifiées par des panneaux solaires ou des générateurs nucléaires, qui fournissent aussi de l’électricité aux machines et aux ordinateurs. Les serres sont aussi équipées de ventilateurs, de filtres et de lampes, qui régulent la température, la qualité de l’air et la durée du jour.
La gravité martienne, c’est du gâteau. Pas de la gravité terrestre, qui vous colle au sol et vous fait transpirer, non, de la gravité légère, qui vous fait sauter comme un kangourou et vous fait perdre du poids. Mais la gravité, c’est aussi ce qui permet aux plantes de savoir où est le haut et où est le bas, pour orienter leurs racines et leurs tiges. Sur Mars, la gravité est si faible que les plantes sont désorientées, et elles poussent de travers, avec des racines tordues, des tiges épaisses et des feuilles réduites. La gravité faible perturbe aussi le transport de l’eau et des nutriments dans les plantes, ainsi que la pollinisation et la dispersion des graines. Alors, pour compenser ces effets, il faut choisir des plantes qui résistent à la microgravité, ou utiliser des techniques de culture sans sol, qui nourrissent les plantes par une solution liquide qui circule dans des tuyaux.
Malgré ces galères, l’Homme a réussi à faire pousser des trucs sur Mars, et pas que des patates, comme dans le film Seul sur Mars. Il a aussi des tomates, des salades, des radis, des carottes, des haricots, des pois, du blé, du riz, du maïs et des fruits. Ces aliments sont indispensables pour assurer la survie et la santé des colons martiens, mais aussi pour leur faire plaisir et leur remonter le moral. Ils sont aussi une source de matières premières pour fabriquer du carburant, des fibres, des médicaments ou des briques. La culture des sols sur Mars est donc une activité essentielle pour le développement et la durabilité de la présence humaine sur la planète rouge.

