Depuis le lancement en 2004 par le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, en partenariat avec l’ADEME, un vaste plan d’accompagnement a été mis en œuvre pour aider les agriculteurs à relever les défis liés au changement climatique. Ce dispositif, qui a sélectionné 105 projets lauréats via des comités régionaux, s’adresse à plus de 10 000 accompagnements d’exploitations. La diversité des acteurs – chambres d’agriculture, associations, coopératives et structures privées – contribue à une approche globale et pluridisciplinaire, appuyée par un financement cumulatif de 21,8 millions d’euros.
(Source : https://agriculture.gouv.fr/105-laureats-de-lappel-projets-accompagnement-des-agriculteurs-face-au-changement-climatique-plus)
Planification écologique et renouvellement des trajectoires
Dans le cadre d’une refonte des dispositifs d’accompagnement, le ministère a opté pour une planification écologique intégrant la continuité des « bons diagnostics carbone ». Présenté le 25 septembre 2023, ce nouveau cadre s’appuie sur un socle commun d’actions interministériel et sur des décisions conjointes entre les niveaux national et régional. La planification unique, qui prend effet en 2024 au niveau ministériel et territorial, repose sur plusieurs trajectoires répondant aux défis planétaires. En s’appuyant sur des piliers stratégiques – climat, santé, biodiversité, adaptation et gestion des ressources – le dispositif vise à réduire substantiellement l’impact environnemental de l’agriculture d’ici à 2030.
(Source : https://agriculture.gouv.fr/la-planification-ecologique-au-ministere-de-lagriculture-et-de-la-souverainete-alimentaire)
Au cœur de la transition : six thématiques et 22 chantiers d’action
Le dispositif s’articule autour de six thématiques décliné en 22 chantiers d’action. Sous la bannière commune « France Nation Verte », ces projets visent à massifier l’accompagnement des agriculteurs et à instaurer des dynamiques de changement pérennes. Chaque chantier offre des solutions adaptées, que ce soit par le biais d’un accompagnement collectif ou individualisé, et comprend plusieurs modules essentiels :
- Adaptation et changement climatique : Accompagnement progressif vers une économie bas-carbone ou neutre en carbone.
- Préservation et valorisation des sols : Mise en avant de pratiques favorisant la santé des sols et leur valorisation économique.
- Diagnostic et plan d’actions : Réalisation d’un diagnostic complet au niveau territorial et sur des exploitations ciblées, suivi par l’élaboration d’un plan d’action précis et un monitoring régulier.
Ces multiples volets permettent non seulement de réduire les émissions de gaz à effet de serre, mais aussi d’améliorer la résilience des exploitations face aux aléas climatiques.
(Source : https://www.info.gouv.fr/grand-dossier/france-nation-verte)
Les étapes de la planification : une mobilisation interministérielle
Entre septembre 2022 et septembre 2023, les travaux de planification se sont articulés autour d’une co-réalisation progressive du plan. De septembre 2022 à juillet 2023, les acteurs concernés ont œuvré à la mise en œuvre concrète d’un plan approfondi, intégrant dès septembre 2023 des volets spécifiques dédiés à l’adaptation, à la santé et aux ressources. Cette phase s’inscrit dans une dynamique de mobilisation interministérielle, marquée par des débats sur les futures mesures sectorielles, impliquant les domaines de l’énergie, des transports, du bâtiment et de l’agriculture. Par ailleurs, les travaux réglementaires – notamment via la loi ENR, la loi relative au nucléaire et le projet de loi des finances 2024 – ont permis d’inscrire ces trajectoires dans un cadre juridique renforcé garantissant le financement et la mise en œuvre des actions.
(Source : https://agriculture.gouv.fr/presentation-en-conseil-des-ministres-du-projet-de-loi-dorientation-pour-la-souverainete-agricole)
Des objectifs chiffrés ambitieux pour transformer l’agriculture
Le plan se fixe des objectifs quantitatifs forts à atteindre à l’horizon 2030 :
- Réduction des émissions de gaz à effet de serre : Objectif de diminuer de 138 tonnes les émissions, contribuant ainsi à la lutte globale contre le réchauffement climatique.
- Restauration de la biodiversité : Un engagement de revaloriser environ 1,4 million d’hectares afin de soutenir et protéger la biodiversité sur les territoires métropolitains et ultramarins.
- Gestion des ressources en eau : Une diminution de la consommation d’eau proche de 10 %, permettant d’améliorer la qualité et la disponibilité de cette ressource essentielle.
Les retombées attendues vont au-delà de la seule réduction des impacts environnementaux. Elles préfigurent une amélioration de la qualité de vie dans les zones rurales et urbaines : meilleure qualité de l’air, renforcement des écosystèmes, réduction du bruit en milieu urbain et une plus grande prospérité économique. Ce mouvement de transition vise également à offrir aux agriculteurs des perspectives économiques renouvelées, en intégrant des pratiques qui valorisent à la fois leur savoir-faire et l’environnement.
(Source : https://www.ouest-france.fr/economie/agriculture/loi-dorientation-agricole-le-conseil-constitutionnel-censure-plusieurs-articles-cles-d455b9ea-05b2-11f0-b3ef-21814a7dd0ea)
Un financement historique pour accélérer la transition écologique
Parallèlement aux mesures techniques et organisationnelles, l’État a annoncé en 2024 un plan de financement dédié à la transition écologique, avec un engagement dépassant les 10 milliards d’euros. Ce financement ambitieux couvrira l’ensemble des secteurs concernés et vise à :
- Accélérer la rénovation des logements et des bâtiments publics,
- Optimiser la mobilité des citoyens via des investissements dans le ferroviaire et d’autres moyens de transport accessibles,
- Soutenir l’accompagnement des agriculteurs dans l’intégration de pratiques écologiques,
- Développer les infrastructures de recharge pour les véhicules,
- Mettre la préservation de la biodiversité au rang de priorité nationale.
Cette enveloppe financière colossale témoigne de la volonté politique de transformer en profondeur le modèle agricole et de créer une synergie entre la transition écologique et le développement économique des territoires.
(Source : https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/actualites-accueil-hub/souverainete-en-matiere-agricole-et-renouvellement-des-generations-en-agriculture-adoption-du-texte-elabore-par-la-cmp)
Décryptage des enjeux et des retombées potentielles
À travers ce dispositif, plusieurs enjeux majeurs se dessinent pour l’avenir de l’agriculture française :
- Une dynamique de changement : En facilitant l’adoption de pratiques bas-carbone et durables, le plan crée des leviers pour l’évolution structurelle du secteur. Ce mouvement est perçu comme une bouffée d’oxygène économique pour des agriculteurs souvent confrontés aux aléas climatiques et à l’incertitude des marchés.
- Accompagnement individualisé et collectif : La démarche s’appuie sur une double modalité d’accompagnement, adaptée aussi bien aux spécificités d’une exploitation individuelle qu’aux dynamiques collectives au niveau territorial. Cette dualité renforce la capacité d’adaptation des agriculteurs et favorise l’échange de bonnes pratiques.
- La valorisation du capital naturel : En mettant l’accent sur la santé des sols et la préservation de la biodiversité, le dispositif transforme un enjeu environnemental en opportunité économique, permettant une revalorisation des terres et une garantie de pérennité pour les exploitations agricoles.
- Une réponse intégrée aux défis planétaires : La convergence des actions dans plusieurs domaines stratégiques – climat, santé, biodiversité, adaptation et gestion des ressources – offre une vision holistique de la transition écologique. Cette approche doit conduire à la réduction des effets du changement climatique à l’échelle locale tout en participant à des objectifs globaux pour la planète.
(Source : https://www.senat.fr/travaux-parlementaires/textes-legislatifs/la-loi-en-clair/projet-de-loi-dorientation-pour-la-souverainete-alimentaire-et-agricole-et-le-renouvellement-des-generations-en-agriculture.html)
Ce vaste panorama détaillé met en prisme l’ensemble des dimensions – organisationnelles, économiques, environnementales et sociales – qui se conjuguent dans le plan d’accompagnement des agriculteurs. En déployant une stratégie novatrice et ambitieuse, le dispositif ne se contente pas d’aborder les impacts du changement climatique, il propose également de transformer en profondeur le modèle agroalimentaire pour l’avenir.

