SNBC3 : la France trace sa feuille de route bas‑carbone, mais les doutes persistent

Le 12 décembre 2025, l’exécutif a rendu publique la troisième Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC3), document-cadre qui fixe les trajectoires sectorielles et les priorités pour la décennie à venir. Le texte met l’accent sur l’électrification massive, la réindustrialisation et l’ajustement des trajectoires sectorielles pour mieux intégrer l’empreinte carbone globale de l’économie française. Cette annonce intervient dans un contexte où les arbitrages entre compétitivité industrielle et ambitions climatiques sont de plus en plus visibles, et où la société civile réclame des mesures plus contraignantes. Techniques de l’Ingénieur.

Les signaux d’alerte qui accompagnent la stratégie

Plusieurs études et rapports récents pointent des signaux contradictoires : la demande mondiale de charbon reste élevée selon l’Agence internationale de l’énergie, et la consommation énergétique liée au numérique et à l’intelligence artificielle pose de nouvelles contraintes sur les ressources et l’électricité. Parallèlement, des enquêtes sanitaires révèlent la présence massive de polluants persistants comme les PFAS dans l’eau potable, soulignant l’urgence d’une politique de prévention et de réparation plus ambitieuseTechniques de l’Ingénieur. Ces éléments complexifient la mise en œuvre d’une transition juste et efficace.

Ce que contient la SNBC3 et ce qu’elle ne dit pas

La SNBC3 détaille des objectifs par secteur (transport, industrie, bâtiment, agriculture) et propose des leviers réglementaires et financiers pour accélérer la décarbonation, tout en insistant sur la nécessité d’une réindustrialisation verte pour préserver l’emploi et la souveraineté énergétique. Mais plusieurs ONG et collectifs estiment que les mesures concrètes et les calendriers restent insuffisants pour garantir le respect des engagements climatiques, d’où des recours juridiques et des pressions politiques accrues.

Guide rapide : points à surveiller et questions clés

  • Ambition vs. moyens : les objectifs sont-ils assortis de financements et de calendriers contraignants ?.
  • Justice sociale : comment protéger les territoires et les travailleurs des transitions sectorielles ?.
  • Pollution persistante : quelles mesures pour traiter les PFAS et autres polluants chroniques ?.
  • Souveraineté énergétique : la réindustrialisation s’accompagne-t-elle d’un plan d’approvisionnement bas-carbone ?.

Risques, limites et recommandations

Risques : décalage entre objectifs et financements, dépendance aux importations d’énergie ou de matières premières, inertie réglementaire, et montée des pollutions chroniques (PFAS) qui exigent des politiques de dépollution coûteuses. Recommandations : renforcer les mécanismes de contrôle et de transparence, lier les aides publiques à des critères d’empreinte carbone, accélérer les programmes de dépollution et de surveillance sanitaire, et associer les territoires aux décisions pour limiter les fractures sociales.

La SNBC3 ouvre une nouvelle étape de la politique climatique française : ambitieuse sur le papier, elle devra désormais prouver sa capacité d’exécution face à des réalités économiques et environnementales qui évoluent plus vite que les calendriers politiques

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