Captages d’eau potable en France : protéger nos ressources face à la pollution et au changement climatique

La pollution des ressources en eau, principalement par des substances chimiques nocives d’origine agricole, industrielle et urbaine, représente une menace sérieuse pour la qualité des eaux potables. Cette dégradation a des conséquences à long terme sur la santé humaine, animale et sur les écosystèmes aquatiques, tout en affectant indirectement l’économie, notamment dans le secteur agricole où la production et l’attractivité des territoires, en particulier pour le tourisme, sont compromises. Les relevés montrent que 41 % des fermetures de captages – parmi les 32 900 installations existantes en France, dont 96 % sont souterrains et fournissent les deux tiers du volume consommé – résultent d’une pollution chimique. Parmi ces pollutions, 22 % sont imputables à des hydrocarbures, du nickel et des fluorures, tandis que les substances issues des produits phytopharmaceutiques, telles que l’atrazine, interdite depuis 2001, et le chlorothalonil, interdit depuis 2020, contribuent de manière significative aux dépassements des exigences de qualité des eaux. La situation est d’autant plus préoccupante que l’élargissement des panels d’analyses – incluant désormais les métabolites de ces produits et les per- et polyfluoroalkylées (PFAS) – révèle que près de 6 % des installations subissent des contrôles plus poussés, mettant en lumière des pollutions jusque-là insoupçonnées.

Entre 1980 et 2024, environ 14 300 captages ont été fermés, dont 4 600 spécifiquement pour des problèmes de qualité liés aux pesticides ou aux nitrates. Ces fermetures entraînent une réduction notable de la quantité d’eaux potables disponibles, un risque qui se voit exacerbé par le dérèglement climatique, lequel provoque la baisse des niveaux des nappes et la concentration accrue des polluants. Dans ce contexte, des mesures ambitieuses ont été mises en avant dans la feuille de route 2025 et le plan eau 2023, visant à protéger de manière préventive les captages. L’objectif est de limiter le recours à des traitements lourds, complexes et coûteux pour rendre l’eau potable – traitements qui pèsent déjà lourdement sur le budget des collectivités. Ces mesures préconisent de cibler prioritairement les captages les plus sensibles aux pollutions diffuses, qu’il s’agisse de nitrates, de produits phytosanitaires ou de polluants industriels, conformément aux exigences de la directive européenne sur l’eau potable, et de délimiter des zones d’action précises pour la préservation de ces ressources.

Parallèlement, il est essentiel de mettre en œuvre des actions de protection proportionnées au risque, notamment dans le cadre des plans de gestion de la sécurité sanitaire des eaux (PGSSE), et d’accompagner financièrement et techniquement l’ensemble des acteurs locaux – collectivités, agriculteurs et industriels – afin de garantir une gestion durable et efficiente des captages d’eau potable. Ce chantier, qui s’inscrit dans une démarche globale de transition écologique, vise à sécuriser l’approvisionnement en eau tout en préservant la santé publique et en soutenant le développement économique des territoires.

Dossier de presse MARS 2025 – Ministère de l’Ecologie : améliorer la qualité de l’eau par la protection de nos captages ; https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/documents/28032025_DP_captage.pdf

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